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Interview exceptionnelle de l'arbitre Alexandre Mercier
mardi 08 octobre 2019
Cette semaine nous avons eu la chance d’interviewer Alexandre Mercier, 33 ans, arbitre de catégorie Fédérale 4 et qui officie en National 2 depuis 2011. Actuellement arbitre du Jura Dolois Football, celui-ci nous partage son expérience, sa passion et sa vision sur l’arbitrage.
Bonjour Alexandre,
Être arbitre c'est une vocation ? C’est arrivé comment cette envie de prendre le sifflet ?
J’ai tout d’abord passé mes examens pour devenir entraineur puis éducateur dans les catégories jeunes. A cette même période, mon ex-président de club me proposa de passer l’examen d’arbitre. Depuis le 1er jour où j’ai pris le sifflet, l’arbitrage est devenu une vocation.
Peux-tu nous parler de ton parcours personnel et aujourd’hui à quel niveau exerces-tu ?
J’ai commencé l’arbitrage avec les catégories jeunes (13, 15 et 17 ans) en division district avant de devenir jeune arbitre de Ligue. J’ai ensuite gravi tous les échelons de la promotion de Ligue à la Division Honneur puis je suis devenu arbitre de la Fédération. Ce nouvel échelon m’a poussé à créer la société Franche Comté Piscine et Spa. J’arbitre depuis maintenant 9 ans en National 2 et en Ligue 2 (4ème arbitre).
Quel niveau ambitionnes-tu d’atteindre ?
Je travaille depuis plusieurs années pour atteindre le niveau National ce qui me permettrait d’officier en 4ème arbitre de Ligue 1.
Un jeune footballeur rêve de disputer la Coupe du Monde, est-ce la même chose pour un arbitre ?
Tout arbitre rêve d’arbitrer des grands matchs et encore plus une Coupe du Monde !
Quel est ton meilleur souvenir en tant qu’arbitre ?
Plusieurs souvenirs me viennent en mémoire. Tout d’abord, la finale de la Coupe de Franche Comté en 2010 qui a récompensé ma 1ère place en Division d’Honneur. J’ai aussi de magnifiques souvenirs d’ambiance dans les stades avec un 8ème tour de Coupe de France au stade Bollaert et aussi quelques matchs à Strasbourg devant plus de 10 000 spectateurs lorsque ces derniers étaient redescendus en National 2. Enfin, ma 1ère prestation à Monaco en tant que 4ème arbitre de Ligue 2 avec une grande équipe (Ligue 1 et Ligue des Champions la saison précédente) et aux côtés du coach Claudio Ranieri était également un très beau moment.
Pour un jeune, est-il difficile d’assumer son désir de devenir arbitre ?
Je pense qu’effectivement ce n’est pas facile d’assumer la mission d’arbitre surtout si le jeune n’est pas accompagné dès le départ.
A ce sujet, quels conseils donnerais-tu à un jeune voulant se lancer dans l’arbitrage ?
L’arbitrage est une très bonne école de la vie qui peut permettre d’ouvrir des portes, d’acquérir de l’expérience dans le management, la gestion des conflits et la prise de décision.
Persévérance, courage, sens de l’effort, ambition afin de gravir les différents échelons sont les conseils que je donnerais à un jeune voulant se lancer dans l’arbitrage.
Qu’est-ce qu’un bon arbitre ?
Un bon arbitre doit avoir une bonne vue et être un peu sourd (rires).
Plus sérieusement, un bon arbitre est un homme sur le terrain qui sait manager les joueurs, faire respecter les règles du jeu et se faire respecter sans être autoritaire. C’est ce que j’essaie de faire à chaque match.
On dit que la fonction d’arbitre peut être ingrate et que les joueurs sont parfois agressifs, comment améliorer la relation joueurs/éducateurs et arbitres ? Comment être à la fois respecté et apprécié par les joueurs ?
Les joueurs peuvent être parfois agressifs car certaines décisions arbitrales créent une frustration plus ou moins importante. Le dialogue, la communication et surtout le respect de tous les intervenants du jeu permettent d’éviter ces comportements. Les joueurs doivent comprendre et accepter certaines décisions où il y a une part d’interprétation. II serait intéressant que les joueurs se mettent parfois dans la peau d’un arbitre. Et un arbitre doit aussi savoir reconnaitre ses erreurs.
Comment doit réagir un arbitre qui accorde un penalty et qui se rend compte un peu après qu’il s’est trompé ? Comment ne pas gamberger ? Comment ne pas avoir envie de réparer cette erreur ?
L’erreur est humaine. Si le penalty n’a pas été effectué, l’arbitre a tous les droits pour revenir en arrière s’il juge qu’il s’est trompé. Par contre, il n’y a pas de possibilité de retour en arrière si celui-ci a été tiré. L’arbitre doit rester concentré tout au long du match, jusqu’à la dernière minute et ne doit en aucun cas chercher à compenser son erreur. Un arbitre qui commet une erreur est comparable à un joueur qui rate un penalty et il s’en veut terriblement.
Est-ce qu’un arbitre a le droit de supporter une équipe ?
Chaque arbitre français a une sensibilité selon sa région d’origine et supporte sans aucun doute l’équipe de France.
Quel est ton avis sur l'arrivée de la VAR dans le football ?
La VAR était attendue de tous afin de corriger certaines décisions arbitrales erronées.
Pour terminer, qui est pour toi la référence en matière d'arbitrage au haut niveau ?
Ma référence d’arbitrage de haut niveau restera toujours Michel Vautrot. Je me suis beaucoup inspiré d’Eric Poulat pour son charisme sur le terrain. Et enfin, j’apprécie Clément Turpin qui est un exemple à suivre pour les générations qui souhaitent devenir arbitre.
Je te remercie beaucoup pour tes réponses.
Voir plus de statistiques : http://www.foot-national.com/arbitre-alexandre-mercier-375.html