L'interview de la semaine : Mila Teixeira

mercredi 13 novembre 2019

Cette semaine nous avons la chance d’interviewer Mila Teixeira, arbitre au sein du JDF et ambassadrice sportive de la ville de Dole.

Bonjour Mila, je vais te demander de te présenter et de nous parler de ton parcours personnel.

Je me présente, j’ai 18 ans j’évolue en tant qu’arbitre au district du jura pour mon club le Jura Dolois depuis 4 ans. Je suis actuellement joueuse de foot au DFCO en U19 national depuis maintenant 3 saisons, et j’étudie en première année d’économie à l’université de Dijon.

Quel est ton lien avec le JDF et la ville de Dole ?

À mon arrivée en classe de 4ème au collège Mont Roland, ayant toujours pratiqué du sport depuis mon plus jeune âge, j’ai insisté auprès du collège pour intégrer la section de foot qui, à l’époque, n’accueillait aucune fille dans cette section sportive. Je faisais en parallèle ma première saison de foot avec les garçons du PS Dole en U13 qui m’ont accueilli sans préjugés et j’en suis reconnaissante. Après avoir insisté j’ai pu faire les tests (pour la section Mont Roland) au club du JDF au milieu des garçons... tests réussis (avec leur aide) ! J’ai donc intégré la section du collège. L’année d’après je me suis engagée au JDF pour 2 ans au sein des garçons également en U15, grâce au soutien et à la confiance de Mr Mbitel le président et des coachs qui m’ont encadrés.

Que penses-tu du football féminin et de son évolution ?

À l’époque il y a 5 ans quand j’ai commencé le foot, une fille dans le foot n’avait pas forcément sa place, dans ce sport supposé très masculin. La Coupe du Monde masculine l’année passée a permis d’apporter de nouveaux supporters et surtout de nouvelles supportrices… et donc l’envie de pratiquer à leur tour ce sport. De nombreuses sections foot féminine ont été créées dans le Jura depuis ces 3 dernières années. Et la coupe du monde féminine très médiatisée cette année (qui à l’époque ne l’était pas) a susciter des vocations chez les filles et a fait taire l’idée que les filles ne pouvaient pas pratiquer le foot. Tactiquement, le football féminin ne cesse de s’améliorer et le niveau augmente avec le temps, je pense que le football féminin a un bel avenir !

Être arbitre c'est une vocation ? C’est arrivé comment cette envie de prendre le sifflet ? 

L’opportunité de devenir arbitre m’a été proposée par le président du JDF, Monsieur Mbitel et soutenu par Jorge Da Costa mon référant arbitre actuel. Je n’ai pas hésité une seconde sur cette opportunité car je savais que ça ne pouvait être qu’un atout, sachant que ma passion était le football. Alors vivre et jouer le football sous un autre angle ne pouvait que m’avantager. Cela m’a permis d’avoir un regard différent sur le terrain, et ainsi en tant que joueuse de me permettre de comprendre les choix de l’arbitre et en tant qu’arbitre pouvoir anticiper les actions et réactions des joueurs.

Quels sont tes plus beaux souvenirs en tant que footballeuse et en tant qu’arbitre ?

En tant que footballeuse je dirais que mes plus beaux souvenirs se sont inscrits au DFCO. Chaque match est un réel plaisir ! Difficile de faire un choix. Un de mes plus beaux souvenirs : mes participations aux championnats de France, mon premier but... (évidement!). Et franchement gagner les Lyonnaises chez elles qui sont les leaders du football féminin. Je peux vous dire que c’était quelque chose dans les vestiaires à la fin du match !

Et en tant qu’arbitre, avoir arbitré dès 15ans des U19 honneur masculin à la touche et gagner le respect des joueurs. Et l’arbitrage de la finale du Jura U15 masculin cette année.

Qu’est-ce qu’un bon arbitre ?

Question difficile. Je dirais qu’un bon arbitre est un arbitre qui aime le jeu, il doit être juste et ne pas avoir peur de prendre des décisions, tout en respectant les joueurs, le jeu et la passion parfois « débordante » de chacun.

Quel est ton avis sur l'arrivée de la VAR dans le football ?

L’arrivée de la VAR a chamboulé tous joueurs de football. En tant qu’arbitre je pense que la VAR n’a pas sa place sur des matchs de championnats car elle ne favorise pas le jeu et le ralenti. Mais est acceptable sur des compétitions de grande ampleur comme la Champions League, Coupe du Monde, Coupe d’Europe etc... Sur le terrain l’arbitre peut douter de sa décision car la VAR peut dorénavant mettre en porte à faux sa décision, comme être un appui. Un arbitre reste un arbitre.

Pour terminer, qui est pour toi la référence en matière d'arbitrage au haut niveau ?

Clément Turpin sans aucune hésitation et j’aimerais vraiment le rencontrer car il a un talent et charisme que j’admire.

Je te remercie beaucoup pour tes réponses.